À Perpignan, l’ancienne clinique des Platanes squattée et laissée à l’abandon par son riche propriétaire

À l’entrée de la résidence, le sol est plein d’eau. Nous sommes au 18 allée des Camélias, à Perpignan, près du square Bir Hakeim. Une forte odeur de brûlé se dégage. La faute à un incendie, qui a ravagé une partie du rez-de-chaussée, début mars. « La veille de l’incendie, il y a eu une inondation, raconte Jamila, l’une des locataires de la résidence. L’inondation a provoqué un court-circuit et voilà. Encore un truc qui a pété. Rien ne fonctionne ici. Je n’ai pas d’eau chaude, alors que mon voisin en a. Certains locataires, comme moi, ont des canapés infestés de parasites asiatiques. Tout est dégueulasse. » 

La résidence n’est autre que l’ancienne clinique des Platanes. L’immeuble a été racheté par la société Cameliaar. Le propriétaire est un dentiste millionnaire installé à Aix-en-Provence. Lionel Guedj est d’ailleurs jugé depuis début mars à Marseille pour avoir mutilé plus de 300 patients.

Une résidence squattée

Selon le gardien de la résidence, Pascal Pierron, l’immeuble serait désormais squatté, malgré la présence de locataires. « Mon bureau a même été cambriolé et saccagé« , raconte-t-il. Il explique avoir déposé plainte pour dégradations, vols et squat. « On n’a pas le droit de laisser les gens comme ça, dans un immeuble insalubre et squatté.« 

« Monsieur Guedj est un fantôme. » – Pascal Pierron, gardien de la résidence

Aussi, voilà cinq mois que Pascal Pierron ne perçoit plus de salaire. Sans apporter d’explication, le propriétaire ne lui verse plus ses 1.300 euros mensuels. « Monsieur Guedj est un fantôme. Depuis sept ans que je suis employé de l’entreprise, je n’ai pris aucun congé et ces congés ne m’ont jamais été payés. Pour moi, c’est de l’esclavage moderne« , lance le gardien.

Pascal Pierron précise avoir pris une avocate pour mener l’affaire devant les prud’hommes

Le hall de la résidence, allée des Camélias à Perpignan.
Le hall de la résidence, allée des Camélias à Perpignan. © Radio France
Suzanne Shojaei
C'est au rez-de-chaussée de la résidence qu'un incendie s'est déclaré début mars.
C’est au rez-de-chaussée de la résidence qu’un incendie s’est déclaré début mars. © Radio France
Suzanne Shojaei

Selon nos informations, le propriétaire aurait mis la résidence en vente. Un acheteur serait même intéressé, sans que la vente ne soit encore actée. France Bleu Roussillon a tenté de joindre le propriétaire via sa société immobilière et via son avocat, qui le défend en ce moment à Marseille. Mais le cabinet de Me Monneret précise qu’il ne s’occupe que du procès au pénal.