Covid-19. Le coup de gueule d’une gynécologue suspendue en dépit de ses trois doses de vaccin

« J’ai été suspendue alors que je suis vaccinée contre le Covid […] Qu’ai-je fait pour mériter ça ? » La gynécologue est en colère et tient à le faire savoir. Comme le révèle le journal Le Parisien dans un article publié samedi 29 octobre 2022, quarante-quatre patientes de cette médecin spécialiste exerçant à Paris dans le XIIe arrondissement, ont reçu des courriers de la Sécurité sociale disant que Pascale Fontanié-Ravier, 63 ans, n’avait plus le droit d’exercer. L’Assurance maladie a présenté ses excuses mais la praticienne envisage de porter plainte.

Un imbroglio administratif

L’affaire remonte à juin, lorsque la gynécologue « qui ne cache pas ses réticences envers le vaccin anti-Covid » et a « déjà été suspendue quelques jours » en raison d’une première injection tardive en janvier, selon le journal, fait sa troisième dose de vaccin avant de prendre ses congés d’été. À son retour de vacances, fin août, elle découvre tardivement un recommandé de l’Agence régionale de santé (ARS) lui signifiant de remettre ses justificatifs relatifs à l’obligation vaccinale du personnel soignant, entrée en vigueur depuis le 15 septembre 2021 et toujours d’actualité.

Elle transmet aussitôt ces documents mais le délai de réponse n’ayant pas été respecté, la docteure est suspendue un temps avant d’être de nouveau réintégrée à leur réception. Problème, l’Assurance maladie, informée par l’ARS, a entre-temps envoyé des courriers à ses patientes. Voici ce que l’on peut y lire : « Votre praticien a été informé qu’il n’était plus autorisé à exercer son activité libérale […] Les consultations, soins et prescriptions qu’il réalise ne sont plus remboursables. Nous vous invitons à vous rapprocher d’un autre praticien », relate Le Parisien.

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Un dépôt de plainte envisagé

Plus d’une quarantaine de patientes recevront la même lettre et une dizaine d’entre elles prendront contact avec la praticienne, en lui demandant parfois de rendre des comptes. Une situation que la gynécologue a « très mal vécue » comme elle le confie au quotidien. En conséquence, elle contacte l’Assurance maladie pour obtenir la liste de ses 44 patientes afin de les appeler une à une. On la lui refuse. « Désespérée », elle contacte ensuite le conseil de l’ordre et les syndicats, tandis que la Fédération des médecins de France décide de se saisir du dossier.

Face à cette situation, le directeur général de la CPAM de Paris appellera la praticienne, un appel confirmé au Parisien par l’Assurance maladie qui évoque une « situation regrettable mais extrêmement rare […] On a reconnu nos erreurs, ajoute-t-elle. Cette praticienne est la seule à Paris à être dans ce cas en 2022. ». Jointe par Le Parisien, l’ARS de l’Île-de-France a également précisé qu’un « courrier rectificatif de la CPAM […] a été adressé » aux patientes concernées. Humiliée d’après le journal, la gynécologue songe à porter plainte.