Occitanie et Catalogne : 5 lignes de bus transfrontalières lancées « pour durer »
Expérimentées lors de la crise sanitaire, victimes de la fermeture de la frontière franco-espagnole, ces cinq lignes de bus entre Occitanie et Catalogne auraient pu rester au stade de tests. La volonté politique des deux côtés des Pyrénées a au contraire permis de les rendre pérennes.
Grâce à des crédits de l’Union européenne, appelés autour de la desserte de l’hôpital transfrontalier de Cerdagne, situé à Puigcerdà, la région bénéficie d’un service de transport qui irrigue deux territoires voisins. « Le but est de rendre la frontière transparente avec cinq lignes travaillées avec les services de la Région et ceux de la Generalitat de Catalogne », explique le vice-président d’Occitanie chargé des Transports, à sa descente d’un bus qui vient justement de rallier Perpignan à Puigcerdà via Bourg-Madame. Jean-Luc Gibelin rappelle que ce service est issu d’une expérimentation débutée en janvier 2020 et qui a fait long feu pour cause de restriction de circulation et fermeture de frontières. « Ça a été un moment particulier pour l’expérimentation, euphémise l’élu. Ça a compliqué les choses mais pour autant, côté Région Occitanie, avec le Département des Pyrénées-Orientales, et Generalitat de Catalogne, on confirme la pérennisation de ces lignes ».
Interconnexions et territoires
Une bonne nouvelle qui n’est pas que symbolique, et contribue concrètement au désenclavement de territoires éloignés des grandes villes. Ainsi de Puigcerdà et de son hôpital transfrontalier (le premier d’Europe) pas toujours accessible aux populations concernées, de Porté-Puymorens ou d’Arles-sur-Tech. « Ces liaisons interurbaines ont besoin de durer, insiste Jean-Luc Gibelin. Car l’objectif n’est pas une fréquentation occasionnelle mais de répondre aux attentes des habitants du territoire. Quelle que soit aujourd’hui la fréquentation de ces lignes, on voit la pertinence de cette initiative et on affirme notre volonté de les poursuivre car il y a une attente ».
On n’est pas fermé à d’autres itinéraires
Le service actuel est focalisé sur la Cerdagne et le Haut-Vallespir (lire aussi l’encadré ci-dessous) mais pourrait être étendu à d’autres territoires catalans. « On n’est pas fermé à d’autres itinéraires mais comme il s’agit de lignes transfrontalières, cela nécessite une collaboration transfrontalière », souligne le vice-président d’Occitanie qui rappelle aussi les interconnexions avec le TER, notamment à Latour-de-Carol, ou l’exemple ferroviaire Cerbère-Port-Bou. Ces cinq (premières ?) lignes ont bénéficié d’un budget européen (Interreg/Poctefa) d’1,68 million d’euros, 580 000 euros de la Région Occitanie. En Occitanie, le prix du ticket de bus est d’1 euro, 3 euros en Catalogne.
Plus d’informations : lio.laregion.fr et mou-te.gencat.cat