Pyrénées-Orientales – Louer à Noël sous la menace du surcoût énergétique : entre gel des tarifications et réservations anticipées

À quelques semaines des vacances de Noël, avec la menace qui plane sur les coûts de l’énergie en augmentation, deux tendances se dessinent dans le milieu de la location et de la réservation de biens sur les secteurs du Haut-Conflent, de la Cerdagne et du Capcir. 

Tous les professionnels de la location de biens ne sont pas égaux devant la hausse des prix de l’énergie qui pourrait sévir sitôt l’hiver rugueux venu. Les secteurs du Haut-Conflent, de la Cerdagne et du Capcir n’échappent pas à cette règle où plusieurs phénomènes se dessinent. Soit, le taux de réservation va bon train par anticipation avant les vacances de Noël. Soit, la mise à disposition de chambres et leurs prix ont été gelés dans l’attente de nouvelles données sur la tarification du gaz et de l’électricité. Explications grâce à deux cas concrets. 

Les loueurs ne nous ont pas demandé d’ajuster les prix

Malgré l’épée de Damoclès qui semblerait se suspendre cette saison au-dessus des destinations de ski, du côté de Font-Romeu, Fabien Desclaux, président de l’office de tourisme et directeur général de l’agence immobilière Peyrot, reconnaît « qu’il n’y a pas d’impact sur les taux de réservation. Les gens ont toujours la volonté de venir à la montagne. » Pour la location de biens de propriétaires via les agences immobilières, la protection par le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement limite la hausse de l’énergie à 15 %. De ce fait, les prix n’ont pas été bougés : « Les loueurs ne nous ont pas demandé d’ajuster les prix, alors que l’on pourrait penser que tout va augmenter car les vacances au ski sont onéreuses. » Rien à voir donc avec les loueurs qui passent par les plateformes, de type AirBnb, qui eux pourraient être tentés à tout moment de modifier leurs prix. Aussi, « nous avons eu une augmentation, du simple au double par rapport à la normale en cette période, du nombre de réservations anticipées pour la semaine de Noël car des clients jugent qu’ils auront des difficultés à trouver plus tard un logement. » 

Plafond d’augmentation à 7 % maximum jusqu’à quand ? 

Au discours « tous les voyants sont au vert » s’en confronte un plus marqué de crainte. Celui notamment d’Eric Planes de l’hôtel-restaurant Chez Planes à Saillagouse, qui fait partie de ces professionnels dans l’attente de propositions de tarification par leur fournisseur d’énergie. Le verdict tombera à ce sujet ce vendredi lors d’une réunion exceptionnelle où sont conviés les adhérents de l’association des Logis, membre de la fédération internationale des Logis de France. Alors que des engagements ont été pris il y a un an avec une tarification fixe et un plafond d’augmentation à 7 % maximum, un risque de revue à la hausse menace. C’est pourquoi « en attendant de savoir à quelle sauce on va être mangé », Eric Planes, qui a déjà payé double le prix du fioul, a « gelé les tarifications et les réservations par internet pour la période de Noël. Mais à aujourd’hui, tout est à l’identique depuis le printemps. » S’il n’envisage pas de fermer selon les décisions prises, « revoir la rentabilité pour ne pas ouvrir à perte » l’inquiète. « Ce n’est pas dramatique, je ne suis pas pessimiste, mesure-t-il, mais s’adapter et modifier, cela va être compliqué. L’idée c’est d’être carré et de proposer une tarification juste. Peut-être je n’augmenterai pas, allez savoir. Mais il ne faut pas spéculer, il ne faut pas tricher avec le client. » 

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