Quand le village de Matemale associe pommes de terre et photographie!

La fête de la pomme de terre de Matemale, qui se tient le week-end des 15 et 16 octobre, est une institution en Capcir. Tous les ans, à l’automne, elle signe, en fête, la fin de la récolte. Pour autant cette année, cette récolte sera courte, comme l’explique le Thierry Verges, un des organisateurs et producteurs de pomme de terre. « Avec la sécheresse, les rendements sont faibles cette année en Capcir, il n’y a guère que nous qui avons quelques résultats alors que dans les communes à côté ils ne récoltent presque rien ».

Le secret de Matemale, c’est la possibilité d’irriguer à partir d’un petit lac collinaire construit par la municipalité voici une vingtaine d’années. Qui sert de réserve à un réseau d’irrigation, comme on en trouve également en Cerdagne voisine où il se produit aussi des pommes de terre de montagne. « Cette année, nous avons récolté environ 150 tonnes », estime Thierry Vergès à la louche, « sur les six hectares plantés sur la commune. » À quelques kilomètres de là, dans l’Aude dans le pays de Sault qui est lui un important terroir de production, ce sont la moitié des volumes habituels qui sont ramassés, à peine 200 tonnes.

Marché et expo photos

Pas question pour autant ne pas faire la fête, surtout après deux années compliquées pour cause de Covid. Comme tous les ans, elle se déroulera en deux temps avec un marché réservé aux tubercules locaux le samedi après-midi, un dîner catalan suivi d’une soirée sous chapiteau chauffé, les soirées sont fraîches à 1 400 m d’altitude à la mi-octobre !

Le dimanche est occupé par un marché de producteurs agricoles du secteur, un repas à base de jambons (issus de cochons élevés dans le village) le midi et des animations à travers la ville. Mais la fête 2022 sera aussi l’occasion, peut-être la dernière avant démontage, de parcourir l’exposition photographique en plein air, consacrée à l’agriculture. Tous les ans en effet pendant l’été, l’association Les Pieds sur Terre, organisatrice de la fête, propose une exposition sur le double thème de la paysannerie et de la montagne. Le commissariat est assuré par le reporter photographe Georges Bartoli, installé dans le village.

Et cette année, ce sont deux expositions qui sont visibles. La première produite par Catalina Martin Chico qui est partie enquêter sur les nomades iraniens, ils ne sont plus qu’un million et demi alors qu’ils se comptaient plus de cinq millions voici un siècle. En regard, on trouvera les photographies de Ferat Bouda (agence Vu) sur les quatre saisons de l’agriculture de Matemale qu’il a été invité à découvrir dans le cadre d’une résidence. L’expo se parcourt à pied dans le village et vaut vraiment le détour. À l’occasion de la fête de la pomme de terre ?